Frères et sœurs,

je m’apprête à vous prêcher le carême et je m’aperçois nettement que je ne sais presque rien, et qu’il me reste tout à apprendre. Aussi, plus que des réponses, je voudrais partager avec vous des questions imagées, pour accompagner votre cheminement et vos libres choix.

Nous voulons rencontrer le mystère absolu de Dieu, celui du prochain et le nôtre, pour trouver et retrouver un bon, beau et vrai sens à notre vie, dans les circonstances exceptionnelles que nous traversons.

Le Carême est un temps de dépouillement. Il faut jeter, donner, garder. On garde sans utilité dans sa vie de vieux moteurs irréparables, devenus des poids d’acier rouillé ; on jette aussi par ignorance d’anciens moteurs surpuissants, jugés obsolètes. Il nous faut jeter ce qui est désormais inutile, récupérer ce qui nous fera avancer, et partager tout ce qui reste : jeûne, prière, partage. Confinements et couvre-feu nous inclinent à méditer depuis des mois ! Nous repensons au passé – « la mémoire est l’avenir du passé » disait Paul Valéry – , à l’histoire des hommes, à l’histoire du Salut, à celle de l’Église …

Le temps que nous vivons est propice aux grandes interrogations spirituelles et aux remises en question, en esprit et en vérité. La vie sociale a quasiment disparu : nous avons enfin du temps pour Dieu et pour nous-mêmes… mais à quel prix ! Nous comprenons que nous avons besoin les uns des autres, nous sommes en train de comprendre que tout doit être refondé : le déclic ou alors le déclin. J’emprunte au merveilleux Gustave Thibon l’une des interrogations possibles de notre carême : “vivre pour moi-même par les autres ? Ou bien au contraire, vivre par moi-même pour les autres ? “ Nous savons tous ce que Jésus dirait : demandons-nous pourquoi !

Fraternellement, à vous tous.

abbé Laurent GRÉGOIRE

 
 

Les cinq dimanches de Carême, de 9h30 à 10h15, les prédications seront précédées d’un enseignement pour les adultes, par le Père Laurent GRÉGOIRE, salle ROUCAIROL, près de la sacristie de la cathédrale.