Le Mali, on en parle toujours !!!

Depuis tant d’années qu’on en parle… avec la liste des victimes qui se rallonge, dont certains sont des nôtres, proches, chers. Au point que des voix se lèvent pour dire qu’afin de ne plus devoir en parler, le mieux ne serait-il pas d’en partir ?

Si ce débat a quelque chose de légitime, la situation au Mali interpelle aujourd’hui tout autant qu’au début de cette terreur aux visages désormais multiples. Comment ne pas penser qu’Il soit devenu maintenant plus difficile d’en prédire la fin ? Puisque la génération présente s’habitue à l’insécurité et à son expansion du Nord au Sud, comme un peu impuissante à y trouver une solution.

Dans leur récente lettre pastorale adressée au cœur des maliens, les évêques invitent à l’esprit de responsabilité et de sacrifice, tout en acceptant « l’humilité de reconnaitre qu’on ne peut pas réussir tout seul, mais qu’on doit conjuguer les efforts et compter sur la participation des autres… ».

Présentation du projet d’une salle polyvalente dans le village de Kouoro Barrage

Kouoro Barrage est le chef-lieu d’une commune rurale qui s’est montrée très accueillante à une population doublement sinistrée. D’abord de la sécheresse de 1973, des paysans ont dû quitter la région aride de Mopti et de San pour s’installer dans le Sud sur les terres mieux arrosées de Kouoro Barrage, afin d’y cultiver. Les uns se sont installés dans le village, et les autres ont été accueillis et se sont installés le long du fleuve. Ensuite, en 2016 et 2018 de grandes inondations les ont contraints à quitter leurs habitations pour venir chercher refuge chez leurs hôtes dans le village, tout en conservant leurs terres de culture.

Il s’agit surtout d’une population dogon et bobo, les uns sont chrétiens protestants et catholiques, les autres sont musulmans en grande majorité.  La commune a cédé une parcelle de terrain d’un hectare pour qu’une église et des locaux paroissiaux y soient édifiés. Après avoir reboisé le terrain, la communauté a pu y construire une première chapelle en banco. Et plus récemment, grâce à l’aide des OPM, une église en ciment y a été édifiée.

Le projet d’une salle polyvalente est souhaité par la communauté comme la création d’un espace de rencontres et de formation : en plus de la catéchèse, diverses formations pourront y être faites. Non seulement pour la communauté chrétienne mais aussi pour tout autre groupe du village. Car Kouoro Barrage ne dispose d’aucune salle capable d’accueillir des groupes divers. En plus de cet aspect, la salle pourra être louée afin de  générer des ressources pour le financement des activités à l’adresse des jeunes, des enfants, des femmes et des hommes.

La salle est prévue pour s’agrandir au fil du temps, mais pour cette première étape il pourrait s’agir d’un local en fonction des fonds récoltés et de la participation de la communauté. Celle-ci  est prête à ramasser le sable, le gravier, les moellons et s’y investir manuellement.